Yōkai : créature incarnant les hasards bons ou mauvais, les phénomènes inexplicables qui perturbent nos existences. Ce sont certainement eux qui nous inspirent un sentiment d’impuissance à gouverner nos destinées, ce « laisser-aller à la fatalité ». Eux aussi qui interfèrent pour arranger la vie qui va de travers. Agissant en yōkai, une bande d’artistes internationaux, dingues et polymorphes fabrique un spectacle inventif, joyeusement désespéré. Ils réparent ce monde fait d’adieux, de départs et de retrouvailles, ils métamorphosent les chagrins en poésie loufoque ; ça pétille de surprises. Pas besoin de mots, ils maîtrisent à la perfection, le théâtre physique, la magie, la marionnette, l’extravagance.
De curieux personnages jouent à enchevêtrer les histoires drôles et grinçantes, ils sèment le doute sur ce qui est sérieux ou ne l’est pas. Un pêcheur se transforme en homme-poisson, un arbre pousse dans l’oreille d’un homme triste, une jeune chanteuse de The Voice s’envole sur un nuage, certains ont des nichoirs sur la tête… Une multitude de petits accessoires, de décors en modèles réduits surgissent à chaque instant ; acteurs et figurines se relaient pour interpréter des situations très réelles, très irréelles. C’est bien de notre planète dont il est question, observée avec une lunette hyperbolique révélant sa face surréaliste : du jamais vu !