Se jouer des éléments. Les phénomènes observés en laboratoire trouvent leur traduction en piste où l’artiste fait corps avec ses expérimentations. Tour à tour funambule, jongleur, cavalier, acrobate ou dompteur, il s’entoure de machines ou objets qu’il a créées, pour dompter les turbulences atmosphériques, provoquer des équilibres instables, démontrer par l’absurde des effets aux propriétés physiques inattendues. Le spectacle sous chapiteau n’est pas un spectacle à histoires, mais un espace de démonstrations ludiques, existentielles nourries d’obsessions : Comment vivre dans un monde en perpétuel mouvement ? Quel point de vue adopter sur lui ? Que sait-on que l’on sache vraiment ?
Tantôt diabolique, tantôt inoffensif, le démiurge lutte obstinément pour apprivoiser les désordres qu’il a lui-même installés. Concentré à l’extrême, il tente, prend des risques pour comprendre l’énergie, le mouvement, ce qui anime cette matière qui nous environne jusqu’à l’échec, parfois. Une invitation faite au spectateur de participer à l’élaboration d’une pensée, plutôt qu’à regarder passivement un exploit.