Personne n’a marché sur la Lune. Les vaccins sont toxiques. Des reptiles humanoïdes venus du centre de la terre se cachent dans l’enveloppe corporelle des grands dirigeants de ce monde pour soumettre l’humanité… Voilà quelques exemples d’interprétations du monde par le prisme de théories du complot que l’on peut lire sur internet, ou entendre dans les cours de récréation. Comment distinguer le vrai du faux quand les informations sont étalées sans hiérarchie et comment résister au sentiment d’être initié à un savoir secret, loin des versions officielles, et qui nous fait nous sentir tellement « spécial » ? Lucie Vérot après Le Gène de l’orchidée, et Maïanne Barthès, metteure en scène d’Une abeille d’Arménie reviennent pour éclairer ces questions dans une nouvelle Controverse.
« Une professeure venait de prendre ses fonctions dans un collège. Elle avait la peau diaphane et les yeux verts. Elle n’arrêtait pas de baisser les stores de sa salle de classe, pour projeter des diapositives, disait-elle mais ne fuyait-elle pas plutôt la lumière du soleil ? Elle connaissait trois mille ans d’histoire sur le bout des doigts. Comment pouvait-elle savoir tout cela sans l’avoir vécu elle-même ? Ses élèves de sixième s’en sont vite persuadés : la nouvelle prof d’histoire-géo ne pouvait être qu’un vampire. Cette histoire est vraie. Nous ne la raconterons pas, mais elle sera sans aucun doute une source d’inspiration pour imaginer Prouve-le, et mettre en question le regard que les jeunes collégiens que nous allons rencontrer posent sur le monde. »
Maïanne Barthès et Lucie Vérot