Au croisement du mime, du théâtre d’objets et de l’image animée, ce duo muet ouvre la porte aux imaginaires en dialoguant par le corps et le dessin, sur deux cubes d’ardoise en guise de têtes.
Un trait, deux points, une bouche, deux yeux. Un embrouillamini de lignes énervées, qui s’éclaircit d’un coup d’éponge. Quand la craie virevolte sur le tableau, c’est toute une galerie de personnages et une palette d’émotions qui naissent du dessin. Alors imaginons que deux silhouettes portant un véritable cube d’ardoise à la place de la tête, se croisent. Un dialogue muet se noue alors : le mouvement des corps, les sons étranges qui sortent des boîtes crâniennes cubiques et surtout les illustrations qui y sont apposées, sans cesse renouvelées, engendrent une relation inattendue, un océan de possibilités narratives. Par ce dispositif d’une apparente simplicité, mais d’une complexité toute mystérieuse, les deux comédiennes interrogent, à travers ces « inter-faces » d’ardoise, les relations entre humains, souvent bien trop coincés sur leurs écrans. S’adressant aux plus petits, elles construisent une forme de spectacle aux confins du mime, du théâtre d’objets, du jeu de masque, de l’image animée, du bricolage. Afin d’ouvrir en grand, si ce n’est les boîtes, du moins la porte de l’imagination.