Dans L’Analphabète, Agota Kristof raconte son exil de la Hongrie vers la Suisse en 1956, son statut de réfugiée et le « désert social, désert culturel » que cela implique, son parcours pour devenir écrivain et son choix d’écrire en français qu’elle considère comme « une langue ennemie », plutôt que dans sa langue maternelle, le hongrois.
Je pense alors à ce que me disent les artistes sourd.e.s avec lesquel.le.s je travaille : pourquoi la LSF, et avec elle la culture sourde, sont-elles si peu représentées dans le monde des arts ?
Le « désert culturel » dans lequel se trouve aujourd’hui la LSF a lui aussi une histoire. Raconter sur scène L’Analphabète avec ces deux langues françaises, interprétées simultanément par une actrice sourde et une actrice entendante est une façon de répondre à cette question.