Gilets vibrants SubPac
Dans La Femme au marteau, Silvia Costa s’intéresse à la figure de la compositrice russe Galina Ustvolskaja et à ses sonates pour piano. Elle en tire six récits scéniques originaux, accompagnés par le pianiste Marino Formenti.
«C’est une musique qu’il faut voir autant qu’écouter» selon Silvia Costa. Les six sonates pour piano de Galina Ustvolskaja, ancienne élève de Chostakovitch, sont radicales, dissonantes et arythmiques: les doigts frappent obstinément sur le clavier pour délivrer une musique emportée dans la quête d’un langage originel, où la rage se fait merveilleusement créatrice. C’est à partir de cette matière que Silvia Costa a choisi d’écrire sa dernière pièce. Pour chaque morceau, l’artiste a imaginé une histoire. Une succession de six tableaux se déployant dans un espace dépouillé, exclusivement habité d’un piano et d’un lit. Lieu de l’intime par excellence, ce dernier offre un contrepoids géométrique au plus noble des instruments, de même qu’un support aux corps qui habitent la scène. D’âges et d’apparences contrastés, les actrices incarnent tour à tour une tranche de la vie d’une femme, en écho à l’œuvre de la compositrice qu’elle imagine à différents moments de son existence. La disparition comme la fin d’une fête, la vie comme un voyage, un couple qui s’essouffle: au creux des draps, scandés par l’interprétation du pianiste Marino Formenti, les récits s’enchaînent dans un travail de miroirs qui nourrit une réflexion sur l’acte de création lui-même.