Rentrée « conquiiiise » cet hiver d’un voyage en Afrique, Anne-Sybille est persuadée qu’elle a découvert un peuple et sa culture. Pleine d’enthousiasme et bien décidée à le faire partager, elle décide de s’essayer au conte africain dans la plus pure tradition (du moins le croit-elle !).
Sous prétexte de nous présenter un conte africain, écrit suite à leur retour d’un voyage au Sénégal, et traduit en langue des signes, deux collègues bibliothécaires, l’une sourde, l’autre entendante, nous livrent leurs visions de l’Afrique, qui se trouvent être pétries d’ethnocentrisme occidental. En effet, elles enchainent, en toute naïveté et bonne conscience, préjugés et stéréotypes raciaux incrustés dans l’inconscient collectif, mélange d’émerveillement, de paternalisme et d’apitoiement.
Un ethnocentrisme renforcé par les décalages qui existent bien souvent dans les rapports entre sourds et entendants.
Par un subtil miroir à double face, tendu entre les deux femmes et le public, c’est nous tous qu’elles interrogent, sur la différence, sur nos différences.