« Le numérique a bouleversé les écritures scéniques d’aujourd’hui, ainsi nous nous sentons explorateurs de nouveaux territoires ». C’est en ces termes qu’Adrien Mondot et Claire Bardainne investissent leur nouvelle création, Le mouvement de l’air. Lui est artiste multidisciplinaire, informaticien et jongleur. Elle est artiste plasticienne, designer graphique et scénographe. Fondée en 2004, leur compagnie est à la recherche d’un numérique vivant qui imprègne chaque seconde de leur spectacle. Trois danseurs-acrobates sont immergés dans un espace onirique, où des dispositifs de suspension leur permettent de s’élever en l’air. Les trois interprètes (Rémi Boissy, Farid-Ayelem Rahmouni et Maëlle Reymond) évoluent au milieu d’images générées par ordinateur en temps réel, grâce à des interventions humaines en régie et des capteurs sur scène. Les images ne défilent donc jamais à un rythme imposé, mais respirent avec les danseurs, bougent avec eux, à la manière d’un partenaire de jeu doté d’une sensibilité propre. S’exprimant dans un langage proche de celui du cirque, le corps et le geste peuvent alors entrer dans l’image qui se fait tantôt réaliste et géométrique, tantôt organique et évanescente. Le virtuel devient une extension du réel, un espace multiple aux modifications fugaces où l’on retrouve les forces de la nature à l’œuvre, entre élévation et chute. Telle une partition numérique animée, cette création incroyablement poétique s’adresse à l’imaginaire et au vécu du mouvement que chacun porte en soi.